Couple dans un moment de tension, l'un pensif devant un ordinateur, l'autre en arrière-plan frustré, illustrant le conflit entre vie professionnelle et amoureuse.
Publié le 15 mars 2024

Vos disputes récurrentes au bureau et à la maison ne sont pas des problèmes séparés, mais les deux symptômes d’un unique scénario relationnel inconscient qui se rejoue en boucle.

  • Les schémas hérités de votre famille et votre style d’attachement (anxieux, évitant, sécure) dictent 90% de vos réactions, que ce soit face à votre manager ou à votre partenaire.
  • Des compétences comme poser des limites ou gérer l’auto-critique sont transversales : progresser dans un domaine (le travail) a un impact direct et positif sur l’autre (le couple).

Recommandation : Cessez de traiter les symptômes isolément. Identifiez votre profil et le scénario de fond pour opérer un changement durable dans toutes vos relations.

Cette tension avec votre manager qui vous rappelle étrangement une dispute avec votre conjoint la veille. Ce sentiment de ne jamais être à la hauteur, au bureau comme dans votre intimité. Ou cette impression de toujours attirer le même type de collègues exigeants ou de partenaires distants. Si ces situations vous sont familières, vous avez probablement déjà cherché des solutions distinctes : des techniques de gestion de conflit pour le travail, des conseils de couple pour la maison. Vous essayez de colmater les brèches de deux navires différents, sans voir qu’ils partagent la même coque percée.

La plupart des approches conventionnelles vous conseillent de « mieux communiquer » ou de « séparer vie pro et vie perso ». Ces conseils, bien qu’utiles en surface, s’attaquent aux symptômes sans jamais toucher la cause racine. Ils ignorent une vérité fondamentale que la psychologie systémique met en lumière : l’être humain est cohérent. Les mécanismes de défense, les peurs et les schémas que nous développons ne restent pas sagement cantonnés à une seule sphère de notre vie. Ils nous suivent partout, tel un fil invisible.

Et si la véritable clé n’était pas de gérer séparément chaque conflit, mais de comprendre le scénario relationnel unique qui les orchestre tous ? Cet article propose une nouvelle perspective : considérer vos difficultés comme les différentes manifestations d’un même programme interne. En identifiant ce scénario, en comprenant votre style d’attachement et en développant des compétences transversales, vous n’allez pas seulement résoudre un problème au travail ou une dispute de couple. Vous allez transformer en profondeur votre manière d’être en relation, partout et avec tout le monde. C’est un changement de paradigme qui permet de passer de la gestion de crise permanente à une véritable écologie relationnelle saine et durable.

Pour ceux qui préfèrent un format condensé, cette vidéo explore les interconnexions souvent surprenantes entre nos vies amoureuses et professionnelles. Elle offre un complément visuel aux stratégies détaillées dans ce guide pour une compréhension globale.

Pour naviguer à travers les différentes facettes de ce fil invisible, cet article est structuré pour vous guider pas à pas. Vous découvrirez d’abord l’origine de vos schémas répétitifs, puis des outils concrets pour auditer votre entourage, poser vos limites, et enfin, le code secret qui explique la quasi-totalité de vos réactions amoureuses et professionnelles.

Pourquoi tombez-vous toujours sur le même type de personne ? L’enquête pour démasquer votre scénario caché

L’impression de rejouer sans cesse la même pièce de théâtre avec des acteurs différents est l’un des signes les plus clairs d’un scénario relationnel profondément ancré. Que vous attiriez des managers autoritaires qui vous rappellent un parent critique, ou des partenaires qui ont besoin d’être « sauvés », ce n’est pas le fruit du hasard. C’est la manifestation d’un schéma appris, souvent inconscient, qui cherche à résoudre une situation émotionnelle passée inachevée. Ce scénario est notre « zone de confort » psychologique : même si elle est douloureuse, elle est familière.

L’origine de ces schémas se trouve presque toujours dans notre histoire familiale. Les dynamiques que nous avons observées et vécues durant l’enfance deviennent la matrice de nos futures relations. Comme le soulignent les analystes de France Duo, cette influence est durable :

Les modèles relationnels que nous observons dans notre famille, tels que la dynamique entre nos parents et la manière dont ils communiquent, ont un impact durable sur nos choix amoureux.

– Analystes de France Duo, Article sur l’influence de la famille sur les choix amoureux

Cette transmission ne se limite pas à l’affectif. Elle conditionne aussi nos choix de manière très concrète. Par exemple, une étude de l’INED a révélé que la reproduction sociale est très forte dans le choix du conjoint, montrant que les schémas ne sont pas seulement émotionnels mais aussi socio-économiques. Ces modèles hérités façonnent notre perception de ce qu’est une relation « normale », créant un prisme à travers lequel nous sélectionnons nos partenaires et interagissons avec nos collègues.

Représentation visuelle de trois générations de couples superposées en transparence, montrant la transmission silencieuse des modèles relationnels familiaux.

Démasquer ce scénario caché est la première étape pour s’en libérer. Cela demande une introspection honnête : quelles dynamiques se répètent dans ma vie ? Quelle émotion est-ce que je ressens le plus souvent dans mes relations (peur de l’abandon, sentiment de ne pas être assez, besoin de tout contrôler) ? Reconnaître le motif est le début de la réécriture. Vous cessez d’être un acteur passif dans une pièce écrite par d’autres pour devenir le metteur en scène de vos propres relations.

L’art de dire « non » sans culpabiliser : le guide pour poser vos limites et vous faire respecter

Une fois le scénario identifié, la compétence la plus cruciale pour commencer à le démanteler est l’art de poser des limites claires. C’est une compétence hautement transversale : la difficulté à dire « non » à un manager qui vous envoie des emails le dimanche soir est la même qui vous empêche de refuser une demande déraisonnable de votre partenaire. Dans les deux cas, la peur sous-jacente est souvent identique : peur de décevoir, d’être rejeté, ou de créer un conflit.

Le monde du travail, en France, a même légiféré sur ce point. La loi « Travail » a instauré le droit à la déconnexion pour protéger la vie personnelle des salariés. Pourtant, la réalité est bien différente. Une étude révèle que près de 47 % des employés consultent leurs e-mails professionnels pendant les vacances. Ce chiffre illustre parfaitement notre incapacité collective à ériger des frontières saines, même quand la loi nous y autorise. Cette porosité entre vie pro et vie perso n’est pas qu’une question de temps, c’est une brèche émotionnelle.

Apprendre à dire « non » n’est pas un acte d’égoïsme, mais un acte de respect de soi et de l’autre. Un « non » clair et calme est plus sain qu’un « oui » plein de ressentiment qui se transformera en reproche ou en agressivité passive plus tard. Au travail, cela se traduit par des phrases comme : « Je comprends l’urgence, mais je ne pourrai m’en occuper que demain matin pour le traiter correctement. » En couple, cela peut être : « J’ai besoin d’un moment pour moi ce soir, nous pourrons en parler demain quand je serai plus disponible. » L’objectif n’est pas le rejet, mais le report ou la négociation, tout en affirmant son propre besoin.

La culpabilité qui accompagne souvent le « non » est le symptôme du scénario qui se joue (« si je refuse, on ne m’aimera plus »). La surmonter demande de la pratique et de la conscience. Chaque « non » posé avec succès renforce votre sentiment de valeur personnelle et apprend à votre entourage, professionnel comme personnel, à respecter votre espace. C’est la première brique pour construire une écologie relationnelle saine.

Vos relations vous nourrissent-elles ou vous drainent-elles ? L’audit simple pour faire le tri dans votre entourage

Poser des limites est une chose, mais il est parfois nécessaire d’aller plus loin en évaluant l’impact global de notre entourage. Nous sommes la moyenne des personnes que nous fréquentons le plus. Si votre environnement professionnel ou amical est rempli de « draineurs d’énergie » (critiqueurs chroniques, victimes perpétuelles, manipulateurs), cette toxicité finira inévitablement par contaminer votre vie de couple, soit parce que vous rentrez à la maison épuisé et irritable, soit parce que vous reproduisez ces mêmes dynamiques toxiques.

L’impact des relations professionnelles sur le bien-être est colossal. Selon un baromètre récent, près de 45 % des salariés français sont en détresse psychologique, une part importante étant directement liée à des relations de travail dégradées. Cette détresse ne reste pas au bureau. Elle se manifeste par une patience réduite, une méfiance accrue ou un besoin de repli qui affecte directement l’intimité et la connexion avec le partenaire. Faire un audit de vos relations n’est donc pas un luxe, mais une mesure d’hygiène mentale essentielle.

Cet audit consiste à évaluer honnêtement chaque relation significative de votre vie (professionnelle, amicale, familiale) à travers une question simple : « Après avoir interagi avec cette personne, est-ce que je me sens globalement énergisé(e) ou épuisé(e) ? ». Il ne s’agit pas de « jeter » des gens, mais de prendre conscience des dynamiques pour ajuster votre investissement. Pour les relations toxiques inévitables (comme un collègue direct), la stratégie sera de minimiser et de protéger son énergie. Pour les relations choisies (amitiés), une prise de distance peut s’avérer nécessaire si elles vous coûtent plus qu’elles ne vous apportent.

Votre plan d’action pour un audit relationnel

  1. Listez et évaluez : Sur une semaine, notez après chaque interaction significative (collègue, ami, famille) si vous vous sentez plus énergisé (+) ou plus drainé (-).
  2. Identifiez les schémas : Repérez les « vampires énergétiques » : ceux qui critiquent constamment, ne parlent que d’eux, minimisent vos succès ou demandent sans jamais donner.
  3. Analysez l’impact sur le couple : Confrontez vos notes à votre humeur à la maison. Cette interaction a-t-elle affecté votre patience avec votre partenaire ? Votre niveau de stress ? Votre confiance en vous ?
  4. Définissez des frontières : Pour les relations « drainantes », fixez des limites de temps (réunions plus courtes, pauses café évitées) et de sujet (ne pas entrer dans les plaintes sans fin).
  5. Communiquez et renforcez : Partagez vos constats avec votre partenaire. En faire un allié dans la protection de votre énergie commune renforce le lien et crée une bulle de sécurité face aux agressions extérieures.

En réalisant cet audit, vous transformez votre environnement relationnel de manière proactive. Vous choisissez consciemment qui a accès à votre énergie, protégeant ainsi la ressource la plus précieuse pour votre couple : votre disponibilité émotionnelle et votre bien-être.

La voix dans votre tête sabote-t-elle vos relations ? Comment votre auto-critique vous rend méfiant et réactif

Le fil invisible qui relie nos problèmes ne se tisse pas seulement à l’extérieur, entre nous et les autres. Il est aussi, et surtout, à l’intérieur. La voix de notre critique intérieur, ce commentateur incessant qui juge nos moindres faits et gestes, est souvent le principal saboteur de nos relations. Cette voix, nourrie par nos expériences passées et nos scénarios cachés, ne fait pas la différence entre une remarque d’un manager et une taquinerie d’un partenaire. Elle interprète tout à travers le prisme de la menace et de l’insuffisance.

Un phénomène très répandu en France, le syndrome de l’imposteur, en est une parfaite illustration. Cette peur d’être démasqué comme incompétent, qui toucherait entre 62 et 70 % de la population à un moment de sa carrière, est une manifestation exacerbée de l’auto-critique. Comme le notent des psychologues, cette insécurité professionnelle déborde systématiquement sur la sphère privée :

Le syndrome de l’imposteur alimenté par la culture de l’excellence à la française, transforme une remarque professionnelle en une attaque personnelle qui rejaillit sur le partenaire, créant des méfiance ou de la jalousie dans le couple.

– Psychologues de l’imposteur, Analyse du syndrome de l’imposteur au travail et son impact amoureux

Concrètement, si votre critique intérieur vous murmure toute la journée que votre travail est médiocre, vous rentrerez chez vous en état d’hypervigilance. Une simple question de votre partenaire comme « Alors, ta journée ? » pourra être perçue comme un interrogatoire ou une mise à l’épreuve. Votre réaction sera disproportionnée : défensive, irritable ou évasive. Vous ne répondez pas à votre partenaire, mais à la voix dans votre tête. Cet état de méfiance et de réactivité constantes érode la confiance et la spontanéité, piliers de toute relation saine.

Gros plan sur le visage d'une personne avec une expression pensive intense, montrant intérieurement les couches de critique émotionnelle affectant son rapport aux autres.

Apprendre à gérer son critique intérieur est donc une compétence relationnelle fondamentale. Il ne s’agit pas de le faire taire, mais de le reconnaître pour ce qu’il est : un mécanisme de protection archaïque et souvent maladroit. En observant cette voix sans y adhérer, en la remerciant pour sa tentative de vous protéger puis en choisissant consciemment une perspective plus juste et bienveillante, vous désamorcez son pouvoir. Vous créez un espace entre le stimulus (la remarque) et votre réaction, un espace où vous pouvez choisir la connexion plutôt que le conflit.

Pourquoi 1h de coaching peut être plus efficace que 10 livres de développement personnel

Face à ces schémas complexes, beaucoup se tournent vers les livres de développement personnel. Si la lecture est une excellente source de connaissance, elle atteint vite ses limites. Lire sur la théorie de l’attachement ou sur la communication non-violente est une chose ; l’appliquer sous le feu d’une dispute ou face à un manager passif-agressif en est une autre. C’est là que le coaching systémique révèle toute sa puissance. Un livre vous donne une carte routière générique ; un coach est un GPS qui s’adapte en temps réel à votre position, votre véhicule et aux embouteillages de votre vie.

L’efficacité du coaching réside dans trois éléments clés inaccessibles à un livre : la personnalisation, la mise en action et le feedback. Le coach vous aide à identifier *votre* scénario spécifique, pas un archétype de livre. Il co-construit avec vous des actions concrètes et adaptées à *votre* contexte (dire non à *ce* collègue précis, pas en général). Surtout, il vous offre un miroir bienveillant et challengeant, vous permettant de voir les angles morts de votre comportement que votre critique intérieur vous cache. C’est cette boucle action-feedback qui transforme la connaissance en compétence réelle.

Cependant, le terme « coach » est aujourd’hui galvaudé. Il est essentiel de choisir un professionnel qualifié. En France, des certifications reconnues permettent de s’assurer du sérieux et de l’éthique du praticien. Pour bien le choisir, il est recommandé de vérifier son affiliation à une fédération comme ICF France ou son inscription au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles). Ces organismes garantissent que le coach a suivi une formation rigoureuse, adhère à un code de déontologie et est supervisé dans sa pratique.

Investir dans une heure de coaching, c’est s’offrir un raccourci. Au lieu de passer des mois à essayer d’appliquer seul des concepts abstraits, vous bénéficiez d’un regard extérieur expert qui accélère votre prise de conscience et votre transformation. Le coach ne vous donne pas les réponses, mais il vous pose les bonnes questions, celles qui vous permettent de trouver vos propres solutions durables. Il ne répare pas le symptôme (le conflit au travail), il vous aide à reprogrammer le système (votre scénario relationnel global).

Comment aider votre partenaire stressé sans devenir son psy (ou son punching-ball)

Lorsque notre partenaire ramène le stress du travail à la maison, notre premier réflexe est souvent de vouloir « régler » le problème : donner des conseils, proposer des solutions, ou minimiser la situation. Paradoxalement, ces tentatives peuvent aggraver les choses, car le partenaire ne cherche pas un consultant, mais un refuge. Le défi est immense : comment offrir un soutien efficace sans pour autant absorber toute sa charge émotionnelle et devenir son thérapeute attitré, ou pire, la cible de sa frustration ?

La clé réside dans un concept psychologique puissant : la distinction entre co-régulation saine et co-dépendance toxique. La co-régulation, c’est la capacité d’aider l’autre à apaiser son système nerveux par notre présence calme et notre écoute validante. C’est un soutien temporaire et mutuel. La co-dépendance, à l’inverse, c’est lorsque notre bien-être dépend de celui de l’autre, nous poussant à nous sacrifier pour le « sauver », créant un déséquilibre malsain.

Aider sainement son partenaire stressé repose sur des actions simples mais contre-intuitives :

  • L’écoute active avant tout : Avant de proposer la moindre solution, écoutez. Utilisez des reformulations comme « Si je comprends bien, tu te sens frustré(e) parce que… » pour montrer que vous entendez l’émotion derrière les faits.
  • Valider l’émotion, pas forcément le comportement : Vous n’avez pas à être d’accord avec sa vision des choses. Valider, c’est dire « Je comprends que tu ressentes ça » ou « Ça a l’air vraiment difficile à vivre ». Cela suffit souvent à faire baisser la pression.
  • Poser la question magique : « De quoi aurais-tu besoin de ma part maintenant ? Juste une oreille, un câlin, ou que l’on cherche des solutions ensemble ? ». Cela lui redonne le contrôle et vous évite de vous tromper de rôle.

Soutenir l’autre implique aussi de se protéger soi-même. Il est crucial de poser ses propres limites. Si les débriefings de fin de journée deviennent systématiquement des déversoirs de négativité qui minent votre propre énergie, il est légitime de dire : « Je suis là pour toi, mais ce soir, j’ai moi-même besoin de décompresser. Pouvons-nous mettre ce sujet de côté jusqu’à demain ? ». Encourager son partenaire à consulter un professionnel (coach, thérapeute, médecin du travail) n’est pas un aveu d’échec, mais un acte d’amour et de lucidité, qui préserve la santé du couple en n’endossant pas un rôle qui n’est pas le nôtre.

À retenir

  • Vos conflits au travail et en couple ne sont pas des problèmes distincts, mais les deux facettes d’un même scénario relationnel inconscient.
  • Votre style d’attachement (anxieux, évitant ou sécure) est la matrice qui détermine vos réactions dans toutes vos relations, professionnelles comme personnelles.
  • Développer des compétences transversales (poser ses limites, gérer l’auto-critique) dans un domaine a un impact direct et positif sur tous les autres.

Anxieux, évitant ou sécure ? Le test pour découvrir votre profil amoureux et enfin comprendre vos relations

Si le « scénario caché » est le logiciel qui tourne en fond, la théorie de l’attachement en est le système d’exploitation. Développée par John Bowlby, cette théorie postule que la manière dont nous avons tissé nos premiers liens affectifs dans l’enfance détermine notre « style d’attachement » à l’âge adulte. Ce style est une sorte de plan directeur pour toutes nos relations intimes, y compris professionnelles. Comprendre votre profil et celui de votre partenaire (ou de votre manager) est comme trouver la pierre de Rosette de vos dynamiques relationnelles.

On distingue principalement trois styles d’attachement chez l’adulte :

  • Sécure : La personne se sent à l’aise avec l’intimité et l’indépendance. Elle a confiance en elle et dans les autres, et gère les conflits de manière constructive. Au travail, elle collabore bien et n’a pas peur de demander de l’aide ou de donner un feedback.
  • Anxieux (ou préoccupé) : La personne a un grand besoin de proximité et craint l’abandon. Elle cherche constamment la validation et la réassurance. Au travail, c’est le collègue qui a besoin de l’approbation constante du manager et qui interprète le silence comme un signe de rejet.
  • Évitant (ou détaché) : La personne perçoit l’intimité comme une menace pour son indépendance et a tendance à garder ses distances émotionnelles. Au travail, elle peut surinvestir ses tâches pour éviter les relations, fuir les feedbacks et sembler froide ou distante.

La beauté de ce modèle est sa transversalité. Le mécanisme qui pousse un anxieux à envoyer 10 SMS sans réponse à son partenaire est le même qui le pousse à relancer son N+1 trois fois dans l’heure pour un simple « ok ». L’évitant qui « ghoste » un début de relation est le même qui se mure dans le silence après une critique professionnelle. Le style d’attachement est la grammaire de notre langage relationnel, identique dans toutes les langues que nous parlons (amoureuse, professionnelle, amicale).

Le tableau suivant résume comment ces styles se manifestent différemment mais de façon cohérente dans les deux sphères principales de votre vie.

Les trois styles d’attachement et leurs manifestations au travail et en amour
Style d’attachement Manifestation au travail Manifestation en amour
Anxieux Hypervigilant aux critiques, cherche validation du manager, peur du rejet Besoin constant de proximité, peur de l’abandon, recherche de réassurance
Évitant Fuit les feedbacks, surinvestit dans le travail, crée de la distance Craint l’intimité, met de la distance, minimise les émotions
Sécure Équilibre professionnel-personnel, confiance en ses capacités Communicatif, confortable avec l’intimité, capable de gérer les conflits

Identifier votre profil n’est pas une sentence, mais un formidable outil de conscience de soi. Cela permet de nommer vos peurs, de comprendre vos réactions automatiques et, surtout, de commencer à choisir des comportements plus alignés avec le type de relation que vous désirez construire, que ce soit avec un partenaire ou une équipe de projet.

Le code secret de votre couple : comment votre style d’attachement explique 90% de vos réactions amoureuses

Comprendre les styles d’attachement individuellement est une chose, mais leur véritable pouvoir explicatif se révèle lorsqu’ils interagissent, créant des dynamiques de couple aussi prévisibles que complexes. C’est ici que le « code secret » de votre couple est révélé. La combinaison la plus courante et la plus explosive est celle de l’anxieux et de l’évitant. C’est une danse épuisante où les besoins fondamentaux de l’un activent les peurs les plus profondes de l’autre.

Comme le décrit la thérapeute Florentine d’Aulnois Wang dans une analyse pour un article de TF1 Info, cette dynamique est un cercle vicieux. Quand l’anxieux, en quête de réassurance, se rapproche, l’évitant, qui craint d’être étouffé, prend de la distance. Cette distance déclenche la peur de l’abandon chez l’anxieux, qui intensifie ses tentatives de rapprochement, ce qui fait fuir l’évitant encore plus loin. Cela crée des « montagnes russes émotionnelles » où chaque partenaire, en essayant de se protéger, sabote involontairement la relation.

La bonne nouvelle ? Un style d’attachement n’est pas une condamnation à vie. Il est possible d’évoluer vers un attachement plus « sécure », un processus que les psychologues appellent la « sécurisation acquise ». Cela passe par la conscience et la mise en place de pratiques concrètes, souvent inspirées… des méthodes de communication les plus efficaces du monde professionnel. En important des outils de gestion de projet et de communication dans la sphère intime, le couple peut construire un cadre sécurisant pour désamorcer les dynamiques toxiques.

Voici quelques pratiques pour sécuriser votre couple :

  1. Instaurer un « point hebdo » de couple : Bloquez 30-45 minutes chaque semaine, sans distractions, pour discuter des sujets logistiques, émotionnels et des projets communs, comme vous le feriez pour un projet important.
  2. Utiliser la Communication Non-Violente (CNV) : Appliquez le cadre OSBD (Observation, Sentiment, Besoin, Demande) pour exprimer vos ressentis sans accuser l’autre. « Quand je vois que tu passes la soirée sur ton téléphone (O), je me sens seul(e) (S), car j’ai besoin de connexion (B). Serais-tu d’accord pour que l’on passe 20 minutes ensemble sans écrans ? (D) ».
  3. Pratiquer l’écoute active : Avant de réagir, reformulez ce que votre partenaire vient de dire (« Si je comprends bien, tu te sens… »). Cela assure qu’il se sent entendu et ralentit l’escalade du conflit.

En adoptant ces techniques, les partenaires apprennent à parler le « langage » de l’autre, à rassurer le besoin de connexion de l’anxieux et à respecter le besoin d’espace de l’évitant. Ils ne sont plus deux individus en mode survie, mais une équipe qui collabore pour construire une relation saine et interdépendante. En comprenant le code, vous pouvez enfin le réécrire ensemble.

Mettre en pratique ces stratégies demande de la conscience et de l’engagement. Pour aller plus loin et appliquer ces concepts directement à votre situation unique, l’étape suivante consiste à engager une démarche d’introspection ou un accompagnement personnalisé pour réécrire activement votre scénario relationnel.

Questions fréquentes sur l’accompagnement relationnel et ses financements

Quelle est la différence entre coaching et thérapie ?

Le coaching est principalement tourné vers l’avenir et l’action. Il vise à vous aider à définir et atteindre des objectifs spécifiques en développant des solutions pratiques. La thérapie, quant à elle, explore davantage le passé pour comprendre l’origine des problèmes et soigner les blessures émotionnelles. Les deux approches sont souvent très complémentaires.

Mon employeur peut-il financer mon coaching ?

Oui, c’est une possibilité en France. Le coaching peut être pris en charge par une entreprise dans le cadre du plan de développement des compétences, notamment pour améliorer les soft skills (compétences relationnelles), ou dans le cadre de la prévention des risques psychosociaux (RPS) pour aider un salarié en difficulté.

Le dispositif MonPsy couvre-t-il le coaching ?

Non, le dispositif « Mon Soutien Psy » ne s’applique pas au coaching. Il permet le remboursement par l’Assurance Maladie de 12 séances annuelles chez un psychologue partenaire conventionné, à hauteur de 50€ par séance (dont 60% sont couverts par la Sécurité Sociale). Pour une prise en charge éventuelle du coaching, il faut se tourner vers sa mutuelle complémentaire, certaines proposant des forfaits « bien-être ».

Rédigé par Hélène Mercier, Thérapeute de couple et psychologue clinicienne forte de plus de 20 ans d'expérience, elle est spécialisée dans la gestion des crises et la thérapie centrée sur les émotions. Son approche humaniste et intégrative est reconnue pour aider les couples à traverser les épreuves les plus complexes.